Vendanges précoces ou tardives : quels impacts sur le vin ?
Des vendanges précoces, pour préserver une belle fraîcheur
Les vendanges précoces, souvent pratiquées pour des vins blancs secs, des vins effervescents ou certains styles de rosé, consistent à récolter les grappes au moment où elles contiennent encore beaucoup d’acidité. Les climats chauds, comme celui de la Provence ou du Languedoc, favorisent parfois cette récolte anticipée pour éviter que l’acidité ne chute trop vite sous l’effet des températures élevées.
Les caractéristiques des vins issus de vendanges précoces :
- Une acidité plus marquée, offrant une sensation de fraîcheur en bouche.
- Des arômes souvent plus vifs, avec des notes de fruits verts (pomme verte, agrumes) et florales.
- Un degré alcoolique plus faible, puisque la concentration en sucre est encore limitée.
Par exemple, en Champagne, la tradition veut que les raisins soient récoltés tôt pour conserver une acidité suffisante, essentielle à la fraîcheur et à l’équilibre des vins mousseux.
Des vendanges tardives, pour davantage de rondeur et de complexité
À l’opposé, les vendanges tardives consistent à cueillir les raisins bien après leur pleine maturité, parfois même au-delà, lorsqu’ils commencent à se déshydrater légèrement sous l’effet du soleil ou de la pourriture noble (Botrytis cinerea). Cette pratique est souvent utilisée pour produire des vins moelleux ou liquoreux (comme le Sauternes) et certains rouges très riches.
Les caractéristiques des vins issus de vendanges tardives :
- Une concentration en sucres très élevée, donnant des vins doux ou riches en alcool (lorsque tous les sucres fermentent).
- Des arômes complexes : fruits confits, miel, épices.
- Une acidité moindre, équilibrée par la douceur naturelle des sucres résiduels.
Les vendanges tardives requièrent cependant un risque calculé : si la météo se montre capricieuse, les raisins peuvent être endommagés par les pluies ou les températures trop basses.